Djamila Ribeiro publie au Portugal l’inédit « Travessias »

Ouvrage édité par Zeferino Coelho, avec une sélection d’articles parus dans la Folha de S.Paulo et une introduction inédite de l’autrice
La philosophe et écrivaine brésilienne Djamila Ribeiro publiera en novembre, exclusivement au Portugal, son nouveau livre intitulé Travessias, aux éditions Editorial Caminho (groupe Leya). L’ouvrage, déjà en prévente sur le site de l’éditeur, rassemble une sélection d’articles écrits pendant les deux premières années de sa chronique hebdomadaire dans le journal Folha de S.Paulo.
Édité par Zeferino Coelho, célèbre pour avoir publié les œuvres du prix Nobel José Saramago, Travessias fait suite au succès de Cartas para minha avó, paru en 2024. Cette publication confirme la place de Djamila sur le marché littéraire portugais et étend la portée de sa pensée critique en Europe.
« Les questions du racisme ne sont pas uniquement brésiliennes, elles sont aussi portugaises. Et celles du machisme ne sont pas exclusivement brésiliennes non plus », souligne l’éditeur, en insistant sur l’actualité et la résonance du travail de Djamila au Portugal.
Avec un langage accessible et une grande rigueur analytique, les textes abordent le racisme structurel, les politiques publiques, le féminisme noir, la culture et l’éducation. La sélection permet de suivre la manière dont les concepts fondamentaux développés par l’autrice — dans des ouvrages comme Petit Manuel Antiraciste et Lieu de Parole — ont été appliqués à la conjoncture politique et sociale brésilienne entre 2019 et 2021.
Dans une introduction inédite, Djamila se présente aux lecteurs portugais :
« J’ai été publiée au Portugal en 2024. Le livre Cartas para a minha Avó a traversé les mers et m’a présentée à un nouveau public de lecteurs et de lectrices. Et pourtant, je ressens le besoin de me présenter. »
Elle y retrace son parcours personnel et intellectuel :
« J’ai grandi dans une famille composée d’un docker syndicaliste et d’une employée domestique adepte du candomblé. L’aliénation n’était pas une option : nous savions que nous faisions partie d’une famille noire de la classe ouvrière et connaissions les conséquences de ce point de départ. »
Cette perspective, mêlant expérience vécue, engagement militant et pensée critique, est au cœur de l’œuvre de Djamila et prend une nouvelle dimension dans son dialogue avec la société portugaise. Comme l’observe Zeferino Coelho :
« Djamila, qui vit peut-être ces problèmes de manière plus intense au Brésil, est particulièrement bien placée pour nous parler des enjeux liés au racisme et à l’anti-féminisme. »
La publication de Travessias confirme le rôle de Djamila Ribeiro comme passeur entre des contextes marqués par des inégalités structurelles partagées.
📖 Pour commander le livre en prévente : Editorial Caminho
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